Place à la décarbonation avec Stéphanie
Participer à la neutralité carbone planétaire demande implication, innovation et rigueur. Les gaz à effet de serre sont des éléments essentiels à la vie sur terre ; mais leur trop forte concentration atmosphérique, due aux activités humaines, entraîne des changements néfastes sur le climat et la biodiversité. Il convient en conséquence d’agir à titre individuel mais aussi collectivement. Réduire les émissions requiert un changement profond de business model et des mentalités. Une nouvelle manière de faire, de penser, d’agir que Bayer a mis au cœur de ses engagements. On en parle avec Stéphanie Le Houérou, experte Développement Durable. Alors place à la décarbonation de nos esprits, place à Stéphanie.
Bonjour Stéphanie, pour commencer, peut-on faire le point sur les “scopes”, terme essentiel quand on aborde la comptabilité carbone ?
Il y a trois scopes qui nous permettent d’identifier et d’agir sur les sources d’émissions que nous générons en tant qu’organisation. Pour faire simple, les scopes 1 et 2 sont les plus facilement contrôlables. Le scope 1 correspond aux émissions directes résultant de la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) utiles dans nos process industriels, pour notre flotte de véhicules, pour chauffer nos bâtiments… Le scope 2 est relatif aux émissions de GES indirectes liées à notre consommation d’électricité sur sites. Le scope 3 correspond en réalité à l’enjeu le plus important puisqu’il s’agit de l’ensemble des émissions indirectes en amont ou en aval dans la chaîne de valeur de l’entreprise. Atteindre la neutralité carbone sur le scope 3 est donc un travail collectif puisqu’il s’agit pour nous d’embarquer l’ensemble des acteurs partenaires, c’est-à-dire tant nos fournisseurs que nos clients.
L’objectif de neutralité carbone en 2050, c’est pour le scope 3 ?
Oui. C’est un périmètre qui demande un changement d’écosystème collectif, engageant toutes les parties prenantes. Il faut bien comprendre qu’il s’agit de repenser toute une organisation interentreprise. Donc nous avons commencé, nous modifions nos cahiers des charges…
- 40 %
d’émissions de GES d’ici 2025 sur le périmètre des transports (scope 3)
Je m’occupe par exemple du suivi de la comptabilité carbone du transport, donc nous demandons à nos transporteurs de faire mieux, nous allons faire moins de transports par avion, plus de maritime, faire du report modal également pour passer de la route au rail ou au fluvial. Sur le sujet des transports, nous visons déjà moins 40% d’émissions d’ici 2025 par rapport à notre année de référence 2019, en généralisant le report modal, incitant nos transporteurs à être labellisés bas carbone et en optimisant les chargements. Les choses avancent positivement mais il y a tellement à faire !
On peut aussi prendre la question de l’emballage, sur lequel le Groupe travaille. Nous intégrons dès l’amont une démarche d’éco-conception. On cherche à réduire au maximum la consommation de matières premières, le poids, la place que ça prendra au transport, en ayant conscience qu’à chaque fois qu’on diminue les volumes, on diminue les transports…
Il y a aussi la réduction des déchets et le recyclage, le réemploi, la gestion des intrants, du sourcing… Pour y arriver nous devons repenser nos manières de faire à chaque étape, dès les stades de la R&D, de la conception ou même du modèle commercial ; nous devons faire passer nos idées et nos actions au tamis des sobriétés énergétique et matière….
- 36 %
d’émissions de GES en 2022 (scope 1, émissions directes)
Et pour les scopes 1 et 2 ?
Pour les scopes 1 et 2 nous avons plus de marge de manœuvre et nous projetons d’y arriver dès 2030. Sur le scope 2, nous avons signé un contrat de 10 ans avec Alpiq France pour alimenter nos 16 sites en électricité renouvelable, produite par un parc éolien du Cher. Pour ce qui est du scope 1, nous avons déjà fait de gros progrès, en 2022 on était déjà à -36% d’émissions de GES et on vise -45% pour 2025.
Et les New Ways of Working, de qui s’agit-il ?
Il s’agit d’une initiative ambitieuse, transverse aux 3 scopes, portée par notre Comité de Direction. Cela touche tous les collaborateurs Bayer France au quotidien que ce soit dans la réduction des déplacements professionnels ou le report modal de l’aérien vers le ferroviaire, les déplacements domicile-travail, l’incitation aux mobilités douces, le télétravail de 100 jours par an, l’électrification de la flotte auto, la formation à l’éco-conduite, les nouveaux bureaux labellisés, la sobriété numérique… Nous sommes tous directement concernés par ces changements.
Et vous, dans tout ça, qu’est-ce qui vous tient à cœur ?
C'est de faire progresser les sujets globalement. Car c’est vrai que la réduction des émissions de GES est une thématique assez systémique.
Dit autrement, la question environnementale nous oblige à bouger, ce qui crée du mouvement ; et c’est dans le mouvement qu’on peut réorganiser les choses différemment et agir conjointement sur de nombreux sujets car sur Terre tout s’imbrique, tout est lié.
Chiffres clés
• 912 salariés sensibilisés aux enjeux climatiques et environnementaux
• -22,6%* des émissions GES liées aux déplacements professionnels en voiture
• -50,7%* des émissions GES liées aux déplacements professionnels avion/train
*En 2023 par rapport à 2019, année de référence