DMLA : n’attendez pas les symptômes, pensez contrôles !
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) correspond à une dégradation de la macula, une zone de la rétine, et peut entraîner une perte de la vision centrale. Cette maladie chronique, qui touche 25 à 30% de la population de plus de 75 ans1 et 1 million de personnes en France2, comporte peu ou pas de symptômes précurseurs visibles. Il est donc indispensable de procéder à des contrôles dès l’âge de 55 ans, pour permettre une prise en charge précoce de la maladie, et souhaitable d’en connaître les facteurs de risques et les signaux d’alerte.
Car si la DMLA ne rend pas totalement aveugle, la partie périphérique de la rétine restant intacte1, elle reste toutefois invalidante et tend à se développer du fait de l’allongement de l’espérance de vie durant les dernières décennies7.
Manifestation et signaux d’alerte
La DMLA est une maladie touchant spécifiquement la région maculaire, c’est-à-dire la zone centrale de la rétine. Elle est caractérisée par une tache noire au centre de la vision ou des déformations visuelles.
La phase précoce consiste en de petits dépôts autour de la macula. Elle est le plus souvent asymptomatique, mais visible lors d’un simple examen du fond d’œil. Il est cependant possible de percevoir quelques signaux d’alerte : baisse de l’acuité visuelle, difficulté à différencier les contrastes, besoin de davantage de lumière pour lire, déformations des lignes droites (qui apparaissent légèrement ondulées), tâches floues…
À un stade plus avancé, ces taches, appelées « scotomes », peuvent s’assombrir jusqu’à devenir noires. La grille d’Amsler, disponible sur internet, permet de mettre en place une forme d’autosurveillance, mais ne peut absolument pas se substituer à des contrôles de fond d’œil réguliers.
DMLA : 3 formes de la maladie
- MLA (ou DMLA sèche précoce) : la maculopathie liée à l’âge est le premier stade de la maladie. Elle consiste en de petits dépôts jaunes (drusen) sous la macula, et sont des résidus de l’activité oculaire. Naturellement présents en petite quantité lors du vieillissement de la rétine, c’est l’étendue de la surface couverte, par l’accumulation ou la taille de ces drusen, qui augmente le risque de développer une DMLA3. La surveillance régulière par un ophtalmologiste est fortement recommandée.
- DMLA sèche (ou atrophique) : cette forme est la moins dangereuse et la plus répandue. Elle se caractérise par une évolution lente, pouvant prendre entre 5 et 30 ans, et correspond à un amincissement progressif de la macula. À ce jour, il n’existe pas de traitement médicamenteux, mais il est possible de faire des rééducations de type basse vision4 (pour apprendre à mobiliser les parties non atteintes de la rétine) ou de recourir à des compléments alimentaires, qui peuvent réduire de 25% le risque d’une évolution vers une DMLA avancée5. Malgré l’absence de traitement, un suivi est nécessaire car une forme sèche peut évoluer vers une forme humide, pour laquelle un traitement existe.
- DMLA humide (ou exsudative) : Cette forme est plus sérieuse car elle consiste en la destruction très rapide de la macula par des néovaisseaux ainsi qu’en la sécrétion d’une substance appelée VEGF (pour Vascular Endothelial Growth Factor : facteur de croissance de l’endothélium vasculaire). Elle est responsable d’environ 90% des cas de pertes graves et rapides de la vision centrale6. Cependant, contrairement à la forme de DMLA sèche, il existe des traitements efficaces qui permettent de préserver la vision dans 90% des cas et regagner jusqu’à 3 lignes de vision dans plus de 30% des cas6.
Les facteurs de risque de la DMLA
- L’âge : la DMLA est la 1ère cause de handicap visuel chez les + de 50 ans7.
- Le tabac : c’est l’un des facteurs de risque les plus unanimement reconnus. Fumer multiplie par 4 à 6 le risque de développer la maladie7.
- La prédisposition génétique : on estime qu’entre les facteurs de risque environnementaux et héréditaires, la composante héréditaire de la DMLA serait de plus de 50%8.
- Les antécédents de maladies cardiovasculaires, la surcharge pondérale, une mauvaise alimentation, une exposition excessive à la lumière7.
L’influence du régime alimentaire9
Les personnes dont le régime alimentaire est riche en graisse, en cholestérol, en aliments à indice glycémique et pauvre en antioxydants et en légumes peuvent être plus susceptibles de développer une DMLA. À l’inverse, les aliments à faible indice glycémique tel que les pains complets, les flocons d’avoine, les riz et pâtes complètes peuvent réduire le risque de DMLA en stabilisant la glycémie.
D’autres éléments nutritifs participent à la protection de la rétine :
- Les Omega 3 protègent la rétine contre la dégénérescence9. Les aliments riches en omega-3 sont les poissons gras tels que le saumon, le thon, la sardine, les œufs, les épinards, et les huiles de lin, de colza, et de noix.
- Plusieurs études ont démontré le rôle protecteur important des antioxydants sur la rétine. Ils diminuent le risque qu’une DMLA survienne et freinent aussi sa progression en cas d’atteinte.
- Anti-oxydants : chou vert frisé, épinard, basilic, persil, pois, courgette, laitue, brocoli, maïs, jaune d’œuf, chou de Bruxelles, asperge.
- Vitamines anti-oxydantes : vitamine C (agrumes, fruits rouges, herbes aromatiques, poivrons), vitamine E (amandes, noisettes, noix et leurs huiles, avocat, papaye), bêtacarotène (patate douce, pois, carotte)
- Minéraux anti-oxydants : le zinc (huitres, foie de veau, bœuf, agneau, veau, chocolat amer), le cuivre (poissons, foie de veau, bœuf, agneau).
Des perspectives d’innovation thérapeutique
Les thérapies géniques et cellulaires pourraient offrir des solutions inédites aux patients face à des maladies incurables. En effet, les maladies rétiniennes sont caractérisées par une dégénérescence progressive des cellules visuelles qui tapissent la rétine. L’approche par génie génétique et/ou cellulaire pourrait potentiellement contribuer à la régénérescence de ces cellules.
La nouvelle plateforme de thérapies géniques et cellulaires que Bayer a mise en place s’appuie notamment sur le potentiel de BlueRock Therapeutics et d’AskBio. Pour ces deux entreprises, que Bayer a acquises en 2019 et 2020, l’ophtalmologie apparaît comme un champ d’expérimentation prometteur.
Sources :
1 - https://www.inserm.fr/dossier/degenerescence-maculaire-liee-age-dmla/
2 - https://www.bayer.com/sites/default/files/20210507-publi-dmla-solution-traitement-plus-durable.pdf
3 - https://www.bayer.com/sites/default/files/Livre%20patient%20-%20J%27ai%20une%20DMLA.pdf - Livre patient : « J’ai une DMLA, page 22, DMLA précoce ou MLA »
4 - https://www.bayer.com/sites/default/files/Livre%20patient%20-%20J%27ai%20une%20DMLA.pdf - Livre patient : « J’ai une DMLA, page 48, DMLA sèche : la rééducation basse vision »
5 - https://www.bayer.com/sites/default/files/Livre%20patient%20-%20J%27ai%20une%20DMLA.pdf - Livre patient : « J’ai une DMLA, page 38, Compléments alimentaires »
6 - https://www.bayer.com/sites/default/files/Livre%20patient%20-%20J%27ai%20une%20DMLA.pdf - Livre patient : « J’ai une DMLA, pages 24 et 26, DMLA humide »
7 - https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/dmla/comprendre-dmla
8 - https://www.bayer.com/sites/default/files/Livre%20patient%20-%20J%27ai%20une%20DMLA.pdf - Livre patient : « J’ai une DMLA, page 32, La DMLA est-elle héréditaire ? »
9 - https://www.bayer.com/sites/default/files/Livre%20patient%20-%20J%27ai%20une%20DMLA.pdf - Livre patient : « J’ai une DMLA, page 34, Régime alimentaire »
- Susan F Hurley, Jane P Matthews, and Robyn H Guymer, “Cost-Effectiveness of Smoking Cessation to Prevent Age- Related Macular Degeneration,” Cost Effectiveness and Resource Allocation : C/E 6 (September 11, 2008): 18, https://doi org/101186/1478-7547-6-18
- Chung-Jung Chiu et al., “Dietary Compound Score and Risk of Age-Related Macular Degeneration in the Age-Related Eye Disease Study,” Ophthalmology 116, no 5 (May 2009): 939–46, https://doiorg/101016/jophtha200812025
- John Paul SanGiovanni et al., “The Relationship of Dietary ш-3 Long-Chain Polyunsaturated Fatty Acid Intake With Incident Age-Related Macular Degeneration AREDS Report No 23,” Archives of Ophthalmology 126, no 9 (September 2008): 1274–79, https://doiorg/101001/archopht12691274
- JA Mares et al., “Healthy Lifestyles Related to Subsequent Prevalence of Age-Related Macular Degeneration,” Archives of Ophthalmology 129, no 4 (April 2011): 470–80, https://doi org/101001/archophthalmol2010314
- Groupe d’experts en micronutrition oculaire Micronutrition et œil en pratique : les bases Tome I
COR-CON-FR-0035-2