Thérapies cellulaire et génique : un nouveau paradigme pour les maladies incurables

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Insuffisance cardiaque, maladie d’Alzeihmer, de Parkinson… Et s'il existait un moyen de vaincre ces maladies considérées comme incurables ? Et s’il était possible d’aller à la racine de la maladie et de la stopper à sa source ? C’est l’ambition des thérapies géniques et cellulaires, fruits des grands progrès de la recherche et de la technologie, qui se concentrent sur des éléments constitutifs de notre corps : les gènes et les cellules. 

En intégrant des gènes ou des cellules, ces thérapies cherchent à réintégrer les éléments permettant la synthèse de molécules actives en lieu et place de celles qui sont endommagées ou dysfonctionnelles. Il ne s'agit plus d'utiliser des substituts externes comme pour la grande majorité des traitement actuels, mais de redonner la capacité au corps de produire de façon autonome les éléments manquants. Ces thérapies ouvrent un nouveau paradigme !

La thérapie cellulaire 

L’objectif de la thérapie cellulaire est de rétablir la fonction d’un tissu ou d’un organe grâce à une greffe de cellules. Les cellules souches peuvent être prélevées sur le patient (on parle alors d’autogreffe) ou sur un donneur (procédé appelé allogreffe). Elles sont ensuite multipliées en laboratoire, et parfois modifiées afin de leur attribuer une fonction précise avant d’être implantées au patient. Il existe plusieurs types de cellules souches, mais elles partagent toutes deux caractéristiques : celle de s’autorenouveler indéfiniment, et celle de pouvoir donner naissance à plusieurs types cellulaires. 

 

La thérapie cellulaire a déjà des champs d’application actifs1, par exemple pour reconstituer de l’épiderme ou traiter le cancer hématologique, et des essais sont actuellement en cours1 aux niveaux du diabète de type 1, de la rétine2, des maladies cardiaques (accident vasculaire cérébral3, infarctus du myocarde4, ischémie des membres inférieurs), de la rhumatologie (arthrose5, polyarthrite rhumatoïde6), des maladies neurodégénératives1 (maladies de Parkinson ou d’Alzheimer), des dégénérescences musculaires (myopathies7), des maladies auto-immunes8 (lupus), du rejet de greffe1, de la sclérose en plaques1…  

La thérapie génique 

Les pathologies génétiques et certains cancers proviennent de la déficience d’un ou de plusieurs gènes. Ce dysfonctionnement génétique impacte les cellules, qui voient leurs protéines modifiées ou absentes, ce qui peut les empêcher de fonctionner normalement. La thérapie génique consiste en différentes techniques pour rétablir le bon fonctionnement de ces cellules : il est par exemple possible d’administrer la copie d’un gène fonctionnel dans une cellule cible pour suppléer un gène « malade », et ainsi produire la protéine qui fait défaut. Ce procédé a déjà fait ses preuves contre l’amaurose de Leber9 (une dégénérescence rétinienne). 

 

Une autre approche, expérimentale, consiste à éliminer ou réparer le gène altéré directement dans la cellule. Une autre technique s’appuie sur une modification de l’ARN, qui porte les informations génétiques et permet la synthèse des protéines des cellules. Des traitements contre la myopathie de Duchenne et l’amyotrophie spinale10 sont issus de cette approche. Pour la leucémie B, c’est la production de cellules thérapeutiques, en associant les thérapies cellulaires et géniques, qui permettent d’éliminer les cellules malignes3. Pour le mélanome9, c’est l’utilisation d’un virus génétiquement modifié qui détruit les cellules tumorales.  

 

Le champs d’application de la thérapie génique n’a pas fini d’être exploré, et de très nombreux traitements sont actuellement en phase d’essais.

25 000

C’est le nombre de nouveaux cas détectés par an de la maladie de Parkinson en France 

Maladie de Parkinson : deux thérapies inédites en phase d’études cliniques

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative progressive qui touche 160 000 personnes en France et compte 25 000 nouveaux cas par an10. Elle se caractérise par une détérioration des cellules nerveuses du cerveau, qui entraîne une baisse du taux de dopamine (un neurotransmetteur qui contribue notamment à la mémoire et à la motricité).  

 

À ce jour, les traitements visent à traiter les symptômes moteurs, mais aucun ne permet d’empêcher l’apparition ou l’évolution de la maladie. Bayer ambitionne d’aller au-delà du traitement symptomatique à travers deux approches, qui font appel à la thérapie cellulaire et à la thérapie génique :  

  • Actuellement en étude de phase 1, l’approche cellulaire vise à inverser les effets dégénératifs de la maladie. Cette phase, qui intègre 10 patients, prendra 2 ans.  
  • Actuellement en étude de phase 1b, l’approche génique a pour objectif de favoriser la régénération des neurones et une récupération des fonctions motrices. 

 

 

Sources :

1 - https://www.inserm.fr/dossier/therapie-cellulaire 
2 - https://www.france-assos-sante.org/2019/10/23/cest-quoi-la-therapie-cellulaire/ 
3 - https://www.inserm.fr/dossier/accident-vasculaire-cerebral-avc/ 
4 - https://www.inserm.fr/dossier/infarctus-myocarde 
5 - https://www.inserm.fr/dossier/arthrose 
6 - https://www.inserm.fr/dossier/polyarthrite-rhumatoide 
7 - https://www.inserm.fr/dossier/myopathie-duchenne 
8 - https://www.inserm.fr/dossier/maladies-auto-immunes 
9 - https://www.inserm.fr/dossier/therapie-genique/ 
10 - https://www.inserm.fr/dossier/parkinson-maladie/ 

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