L'agriculture stockeuse de carbone : une solution pour le climat ? 

L'agriculture stockeuse de carbone : une solution pour le climat ? 

Le système alimentaire mondial représente, selon le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), près d’1/3 des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). En France, l’agriculture est la 2e activité émettrice de GES (après le transport), représentant 19 % du total national en 20191. Ces chiffres placent l’agriculture au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique. Deux principaux gaz à fort pouvoir de réchauffement en sont responsables : le méthane, émis principalement par l’élevage, et le protoxyde d’azote, émis essentiellement par les engrais azotés.  

Pour toutes ces raisons, la décarbonation de l’agriculture est aujourd’hui un enjeu majeur. Elle peut se faire en réduisant les émissions de gaz à effet de serre d'une part, et d'autre part en augmentant le stockage du carbone dans le sol. L'agriculture a la faculté de pouvoir faire les 2 ! 

Stocker le carbone dans le sol, un phénomène naturel

La végétation a la capacité de capter le carbone dans l’atmosphère et d’en stocker une partie dans ses sols. La photosynthèse permet d’expliquer ce phénomène : l’atome carbone, avec deux atomes d’oxygène, constitue le dioxyde de carbone (CO2). Ce gaz, via la photosynthèse, est absorbé par les plantes qui l’utilisent pour se développer. Le carbone est donc présent dans les feuilles, les tiges, les racines et tous les organismes vivants présents dans le sol. Lorsque ces matières organiques meurent, elles se décomposent et redeviennent des particules disponibles pour les plantes.  
 

Le sol et l’ensemble des matières vivantes végétales constituent donc des puits de carbone « naturels ».  Et un véritable levier de compensation des émissions d’origine humaine ! Les forêts françaises étant déjà très vertueuses en termes de stockage de carbone2, le plus gros potentiel à venir se situe dans l’agriculture. 

Stockage du carbone dans le sol : comment l’agriculture peut-elle participer ?

De nombreuses pratiques permettent de réduire les émissions de GES des exploitations agricoles. L’optimisation des apports d’engrais azotés, la réduction du nombre de passages du tracteur dans les champs, le recours aux énergies renouvelables font déjà partie des pratiques et tendent à se développer.  
 

D’autres pratiques vertueuses permettent d’augmenter le stockage de carbone dans le sol. Il s’agit par exemple de couvrir les sols entre les cultures, de favoriser l’agroforesterie, d’introduire des prairies temporaires, de planter des haies ou de favoriser l’apport de compost.  

Le numérique : une aide à la réduction de l’empreinte carbone ?  

L’Initiative Carbone, développée aux États-Unis, au Brésil et en Europe, a été créée par Bayer pour répondre à son objectif d’accompagner la filière agricole dans une réduction de 30% de ses émissions de GES à l’horizon 2030.  
 

Dans le cadre de cette initiative, Bayer déploie Climate FieldViewTM, une solution numérique de suivi, d’analyse et de contrôle des pratiques auprès de 25 fermes pilotes et partenaires en Europe. L’ambition est de permettre le pilotage de l’activité en regard des enjeux liés au changement climatique.   
 

Cet outil sera disponible dès 2023 pour les fermes partenaires, puis commercialisé à plus grande échelle dans les années suivantes. En France, Bayer travaille avec 5 fermes partenaires pilotes.  

Sources :  

 

1 - Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, dossier de presse « Agriculture, Carbone et Climat », 31 janvier 2022. https://agriculture.gouv.fr/dossier-de-presse-agriculture-carbone-et-climat    

2 - "Stocker du carbone dans les sols français. Quel potentiel au regard de l’objectif 4pour1000 et à quel coût ?" INRAe, Novembre 2020.